La crue de ces derniers jours est terminée et il est déjà temps de revenir sur cet événement qui s’inscrit dans la mémoire collective.
La Sauldre, une histoire mouvementée
Les inondations dues à la Sauldre ne sont pas un élément nouveau dans l’histoire de La Ferté-Imbault. Si elles sont probablement mentionnées dans les plus vieux documents relatifs au village, elles sont clairement décrites dans les papiers du XIXème siècle, notamment dans les correspondances de l’abbé Bommer ou dans les délibérations de la Mairie.
Ce sont d’ailleurs ces crues (dont on notait à l’époque une certaine régularité) qui poussèrent les habitants à moderniser les ponts de l’île Saint-Taurin, à délocaliser l’ancienne église et à aménager le cours de la rivière afin de mieux la canaliser.
En l’absence de photographies et d’informations précises sur les hauteurs d’eau, deux crues majeures (plus récentes) de la Sauldre sont devenues la référence : celle de 1910 et celle de 2001 (la première étant plus importante que la seconde).
La crue de mai/juin 2016
Cette semaine, le niveau de la crue de 2001 a été largement dépassé pour égaler (dépasser ?) celui de 1910.
La Sauldre est largement sortie de son lit et a couvert une zone immense, d’abord sur la route de Theillay mais ensuite et surtout au nord du village (île Saint-Taurin, route de l’Écluse et rue de Saint-Viâtre).
L’inondation a été tellement importante qu’elle a même menacé le centre du bourg (rue du Gué, rue Bat-le-tan) et les lotissements des Pellois et du Marais. Comme l’a dit un habitant : « Rejoindre la rue du marais jusqu’au cimetière en prenant toujours tout droit, c’est bien la première fois !« .
Dans les rues inondées, l’eau a dépassé un mètre de hauteur. Elle est ainsi rentrée dans de nombreuses habitations avec des niveaux allant jusqu’à 80/90 centimètres détruisant mobilier et électroménager et dégradant murs et installations électriques. Un premier bilan réalisé samedi faisait état de 70 habitations sinistrées.
Un patrimoine historique perdu
En plus de ces destructions qui touchent directement la vie des Fertois, le patrimoine de notre village n’a pas été épargné par la colère de la Sauldre.
Le château, entièrement encerclé, a vu ses douves en partie endommagées par le courant. C’est ce même courant qui a failli emporter la grande porte de l’enceinte rue des Ponts et qui a fragilisé les murs datant du Maréchal d’Estampes. Les quelques personnes qui sont passées à côté ont vu de l’eau qui s’échappait à travers la muraille.
La chapelle Saint-Taurin a également été impactée : le lutrin, les fonts baptismaux et le confessionnal ont baigné dans l’eau pendant deux jours et, en plus de la perte de la décoloration, on ne sait pas comment réagira le bois plus tard. Plus inquiétant : l’eau a accentué la chute de certains enduits et a surtout endommagé l’autel du XVIIème siècle. Les peintures qui le recouvrent ont été effacées sur environ 20 centimètres.
Enfin, la Sauldre a emporté avec elle un énorme morceau d’Histoire en détruisant partiellement les Vannes. L’élément le plus à droite (lorsqu’on regarde depuis le pont) de cet ensemble issu des anciens moulins a cédé sous la pression de la rivière. Ce patrimoine était en sursis depuis des années, il n’a pas résisté à cette dernière crue.
Solidarité et devoir de mémoire
En ces tristes moments pour notre village et ses habitants, l’association Les Lanturelus souhaite adresser tout son soutien aux sinistrés. Nous appelons également à la solidarité que ce soit pour le nettoyage ou pour l’aide aux victimes de cette catastrophe naturelle.
Dans le même temps, consciente du caractère historique de l’événement et afin de réaliser le devoir de mémoire, l’association Les Lanturelus lance une grande collecte sur les inondations de 2016.
Aussi dure soit cette Histoire, il faut la conserver pour qu’elle puisse servir aux générations futures. C’est pourquoi nous avons commencé à rassembler de nombreuses photographies (à consulter dans la galerie Facebook ci-dessous) et que nous vous invitons à nous faire parvenir tous vos documents ou témoignages relatant cette crue (au moins) centennale de la Sauldre.
