Si Saint Taurin reste le Saint patron de La Ferté-Imbault, d’autres personnages pieux furent honorés au village.
Et parmi eux, Saint Nicolas, qu’on fête un peu partout en Europe le 6 décembre, et particulièrement dans l’est de la France.
Ici aussi, une église fut dédiée à son culte. Pillée, puis dévastée lors des invasions anglaises du XVe siècle, sa démolition pour cause de vétusté fut actée en 1748, ses biens (terrains, cimetière…) vendus ou dispersés.
Le souvenir de cette église perdure malgré tout grâce à une rue qui porte son nom aujourd’hui : rue ou ruelle Saint-Nicolas.
Certains la connaissent encore sous le vocable bien peu déférent de « rue merdeuse » … mais qui n’apparait pas dans la toponymie officielle de notre commune !
La légende
Au retour de ses pérégrinations, Saint Nicolas s’arrête au logis du boucher, qui a assassiné, mis en tonneau et au saloir 3 petits enfants. Bientôt ressuscités par le bon Nicolas.
Accompagné du méchant Père Fouettard, il reste malgré un Père Noël un peu envahissant, un personnage bienveillant pour les enfants sages qui recevront, ce jour, multiples récompenses et friandises !
La Toussaint est une fête catholique, autrefois célébrée après la Pentecôte, fixée au 1er novembre à partir de l’an 835. Également jour de la fête païenne de Samhain* pour les Celtes, qui honorent le passage à la saison d’hiver et le jour de l’an. Devenue All Hallow’s Eve (veille de tous les saints) puis Halloween, fête culturelle et folklorique anglo-saxonne.
Ni monstres, ni bonbons ni citrouilles pour ce jour qui fête au IVème siècle tous les martyrs puis tous les saints chrétiens connus ou inconnus.
Tous les prénoms de tous les saints ?
Parallèlement à une christianisation de plus en plus importante, il devient d’usage de choisir le prénom de ceux-ci pour les nouveaux-nés. Si on observe encore beaucoup de noms à consonance germanique tels que Childeric, Sigoald ou Arnegonde, le XIème siècle voit l’émergence de noms plus latins, Aurélie, Bénédicte, Martin, mais aussi issus de la littérature de l’époque : Lancelot, Gauvain…
La Révolution de 1789 change la donne : exit les saints et les fêtes religieuses ! On nomme sa progéniture avec les prénoms usuels ou selon les jours et les mois du calendrier républicain : on peut s’appeler alors Salsifis ou Perce-neige, Nivôse ou Floréal…
La loi du 11 germinal an XI (1er avril 1803) oblige ensuite les parents à choisir le prénom dans divers calendriers français ou de personnes issues de l’histoire ancienne.
Longtemps la législation autorisa uniquement les prénoms du calendrier chrétien, de la mythologie : Brutus, Achille ou encore Hector ; et divers prénoms régionaux pas toujours acceptés selon les départements.
la loi du 9 janvier 1993 bouscule tout cela. On appelle ses enfants comme on veut, sous l’œil toutefois vigilant de l’officier d’État civil si « le choix du prénom est contraire à l’intérêt de l’enfant ». On peut s’appeler Brandon (série télévisée) mais pas Nutella ou Clafoutis (refusés en 2021)…
Il serait, par contre, tout à fait possible pour les futurs parents de prénommer leurs enfants Taurin, Genoulf, Montaine, Viâtre, bien connus dans nos contrées …ou Silvain et Silvine qu’on rencontre souvent dans les registres paroissiaux solognots…
* Samhain ou Samain : jour où le dieu de la mort informe les trépassés de l’année de leur nouvelle « réincarnation »
Après 2 années sans manifestation à cause de l’épidémie de COVID 19*, notre association organise de nouveau les Journées Européennes du Patrimoine à La Ferté-Imbault. Ce sera les samedi 17 et dimanche 18 septembre !
Au programme : des visites de la chapelle Saint-Taurin, de l’église du village et même du cimetière. À travers ces trois lieux, nous vous invitons à (re)découvrir l’histoire de notre village depuis sa création jusqu’à ses plus récentes évolutions. Nous évoquerons les personnages, connus ou plus modestes, qui ont fait La Ferté, nous parlerons des bâtiments et de leurs symboliques, de l’histoire religieuse mais aussi des anciennes industries, des épisodes guerriers, d’anecdotes liées à la « Grande » histoire et de toutes sortes d’événements !
Toutes les informations sont dans l’affiche (un petit récapitulatif est présenté sous cette dernière)
Informations
Visites gratuites organisées par l’Association Les Lanturelus
Nul doute que celui qui a inventé l’école n’avait probablement pas imaginé les difficultés qui ont présidé à la formation de celle que nous connaissons aujourd’hui. Pendant des siècles, le savoir est bien peu partagé, et si dès le moyen-âge des universités renommées voient le jour, il est réservé à une élite essentiellement masculine.
Il faudra attendre le XIXème siècle pour que cet état de fait change véritablement, grâce à diverses et nombreuses lois qui ont bouleversé l’enseignement.
L’École est alors un enjeu politique important, entre l’État et l’Église qui se disputent son organisation.
Il faut noter aussi, quand on parle de l’École, qu’il s’agit d’éducation et non pas seulement des bâtiments spécifiques qui lui seront dévolus ultérieurement. On fait alors la classe là où il y a assez d’espace pour installer les élèves (au besoin s’ils sont nombreux, on les entasse ..), au presbytère, à la mairie ou dans le logement particulier du maître. Un mobilier précis ne sera d’ailleurs obligatoire qu’à partir de 1887.
On peut retenir les dates les plus importantes :
– 1833 : La loi Guizot organise les prémices d’une instruction publique pour les écoles primaires de garçons, assurée par les communes, avec l’aide de l’État et de l’Église : la mairie doit fournir un local convenable à l’instituteur ( qui sert très souvent à la fois d’habitation et de lieu d’enseignement) et fixe le montant de son traitement, souvent formé des centimes additionnels *. Elle dispose également que les élèves dont les familles ne pourraient assurer le paiement de l’école soient accueillis gratuitement (le nombre étant fixé par le préfet…)
Peu d’enfants sont scolarisés, surtout à la campagne où on a besoin d’une main d’œuvre abondante et gratuite. L’instruction des filles est elle-même très peu concernée…
– 1850 : Loi Falloux, qui permet aux établissements libres d’obtenir un local et/ou une subvention de la commune, du département, de l’État.
– 1867 : Le ministre Duruy ouvre l’instruction primaire publique aux filles. Les communes de + de 500 habitants peuvent établir la gratuité absolue grâce aux centimes additionnels communaux.
– 1870 : L’arrivée de la IIIème république marque le début de la sécularisation de l’enseignement public.
– 1881/1882 : Jules Ferry révolutionne l’école publique : l’enseignement primaire devient obligatoire, laïc et gratuit pour tous (de 6 à 12 ans).
A La Ferté
La Ferté Imbault, petite commune de Sologne, suit le mouvement. L’école, comme bien d’autres sujets, sera le motif de nombreuses et parfois violentes querelles intestines entre les différents acteurs du village (mairie, curé, châtelain).
– En 1841, s’il y a une école communale, c’est à Selles St Denis, La Ferté Imbault n’étant que section de cette commune.
– 1845 : L’abbé Bommer, desservant à La Ferté Imbault, instruit son supérieur hiérarchique de son désir d’ouvrir une école, en présentant à l’École Normale son poulain, M.Vannier. Les tracasseries administratives mettent fin au projet.
– 1847 : L’abbé instruit quelques enfants et adultes. N’ayant pas de brevet de capacité (obligatoire pour enseigner) il est sommé par la préfecture de cesser son enseignement.
– 1849 : Distance oblige, seuls 8 enfants fertois fréquentent l’école communale de Selles St Denis.
– 1850/1851 : Mary Ann Howarth, épouse Kirby, organise une petite école pour les enfants des domestiques et journaliers travaillant au château.
– 19 août 1850 : ouverture de l’école libre de l’abbé Bommer, installée dans l’une des chambres du presbytère qu’il occupe dans l’île St Taurin (maison du Prieuré) dont son frère François Edouard ** (choisi par la mairie) est l’instituteur diplômé.
La classe est meublée grâce aux dons. Le nombre d’élèves augmente sensiblement : 70 enfants (garçons) et 14 adultes sont inscrits 6 mois plus tard.
L’école libre ne pouvant rémunérer suffisamment son instituteur, le manque de place et la réunion des garçons et filles n’étant pas autorisée, il écrit au recteur d’académie :
Considérant que répandre l’instruction et surtout l’éducation, c’est entrer dans les vues du gouvernement et que, et du reste, nous avons indistinctement tous droit à cet aliment des intelligences. L’instruction qui orne notre esprit et étend ses connaissances : l’éducation qui forme le cœur et redresse ses mauvais penchants.
En raison de ces divers considérants, nous vous prions, Messieurs, de vouloir bien prendre en sérieuse considération notre supplique et reconnaître la nécessité de changer l’école libre de La Ferté Imbault en école communale.
et à son évêque :
C’est dans ce but, que je désire voir reconnaître une école communale dans ma paroisse. Je sais qu’il serait à désirer de voir une école pour les garçons et une autre pour les filles ; mais, comment soutenir deux écoles, quand nous ne pouvons même pas en soutenir une ?
A sa demande, l’école libre est classée publique en 1853 et la réunion des garçons et filles autorisée.
Selon le décret qui fixe le nombre d’enfants admis gratuitement à l’école, une liste de 10 enfants est établie, conjointement avec la municipalité et le curé.
En 1854, une nouvelle école libre pour jeunes filles dirigée par Eugénie Bommer, cousine de l’abbé et épouse d’Alphonse Sainmont, premier instituteur public au village, est ouverte.
… elle élèvera une école libre dans la commune pour les jeunes filles au grand désir des familles notables des deux paroisses, nous attendons donc beaucoup de bien de cette école ; car si nous sommes déjà témoins du bon résultat de l’école existante, où il y a réunion des deux sexes, nous espérons au moins autant sinon plus de notre école de jeunes filles. L’éducation des jeunes filles ne peut être véritablement formée d’une manière avantageuse et utile que par la femme elle même. Les instituteurs, tout bons soient-ils, n’entendent rien à former le cœur et l’éducation des jeunes filles…
Mais, en 1857 :
Le premier octobre 1857, M. Alphonse Sainmont, instituteur communal et Madame Sainmont, sa femme, institutrice libre, furent nommés dans la commune de Thenay pour en diriger l’école. En conséquence de ce changement, les deux écoles de La Ferté Imbault furent réunies en une école mixte, réunion des deux sexes, et M. Charles Lesourd, élève de l’école normale de Blois, en fut nommé instituteur et prit possession le premier octobre.
1869 : une autre école libre est créée, mobilier et traitement à la charge de l’abbé, installée en 1876 dans une maison du centre du village et bientôt rachetée par le châtelain et futur maire, Auguste Fresson.
Si le curé ne tarit pas d’éloges sur ses deux institutrices religieuses, il n’en est pas de même pour l’institutrice laïque***, accusée en 1876, d’immoralité et de mauvais traitements sur ses élèves :
Caractère mou et indécis, sans zèle pour l’instruction, sans programme, sans méthode, sans emploi du temps : elle n’a rien de constitué l’institutrice. Aussi nos enfants perdent ils leur temps. Autant ils aimaient l’école autrefois ; autant ils la fuient aujourd’hui. Elle les éloigne par son peu d’attrait, par ses punitions intempestives et ridicules : telles que frapper, pincer les oreilles : mettre à la porte de la classe : donner jusqu’à 200 lignes à copier, faire avec la langue une barre sous 4 ou 6 carreaux : moyen de décourager les enfant et de leur faire haïr la classe.
Point de travail manuel dans la classe, elle prétend que c’est perdre le temps : point de politesse, peut-il en être autrement quand la maîtresse, soit bêtise, soit ignorance ne pratique pas elle même les premiers éléments de la civilité française.
Est-ce en faisant lire à nos enfants dans la mythologie : les histoires de Jupiter, Junon, Vénus, Apollon, Mercure et Bacchus, qu’elle formera leur cœur : pauvre fille, elle ne se doute pas de ce que c’est l’éducation d’une jeune fille !
Elle ne dépend dit-elle à ses enfants de personne ni du maire ni du curé, elle ne prend ordre que de son inspecteur. Aussi, nos enfants deviennent de plus en plus indociles, désobéissantes, menteuses, coquettes, car on porte la toilette ; mais, de religion, néant !! De surveillance en dehors de sa classe, point : aussi, dans sa cour, il se passe et se dit des choses que nous ne pouvons pas raconter.
Avec des institutrices laïques, pas de stabilité : pas de garanties morales : des jeunes filles qui viennent faire leur apprentissage pédagogique à nos dépends : en attendant des maris. Réclamez, pauvres paysans, vous voyez le cas que l’on fait de vos observations !
En 1882, l’école devenue obligatoire complique singulièrement la vie des parents et enfants éloignés du bourg :
La Noue commune de La Ferté Imbault
26 septembre 1882
Monsieur le Préfet,
La Noue, où je demeure est 7 kilomètres de La Ferté Imbault, à 7 kilomètres de Marcilly et 7 kilomètres de Selles St Denis.
On me demande que j’envoie à l’école ma petite fille âgée de 7 ans.
Cet enfant ne peut faire 14 kilomètres par jour et je vous prie de m’autoriser à ne pas l’envoyer à l’école tant qu’on n’aura pas fait une école de hameau à la Noue ou à Chardonnières.
Il me semble qu’on ne peut forcer un enfant de 7 ans à faire 14 kilomètres par jour.
J’ai confiance dans votre justice, Monsieur le Préfet, et je suis convaincu que vous m’approuverez.
Agréez, Monsieur le Préfet ….
L.Parfait
1885 : construction d’une école publique au hameau de Chardonnières
Il faudra attendre 1895 pour que la Ferté Imbault commence les travaux du bâtiment de sa future mairie-école qui sera inaugurée en 1898 et dont Gaston Percheron dont elle porte le nom, sera le directeur dans les années 1930. Raymond Bordes, maire du village et conseiller départemental donnera le sien au bâtiment construit ultérieurement.
1903 : Melle Lucie Poissonneau déclare à la mairie « son intention de diriger l’école primaire de jeunes filles et le cours d’adultes » dans un local appartenant à M. de Curel (propriétaire du château de la Place)
Autres lieux « d’enseignements »
D’autres écoles ont vu le jour au village. On trouve aux archives municipales des demandes d’autorisation pour une école privée à l’orphelinat Ste Françoise (Rothère), hébergée provisoirement en 1940 au château de la Fontaine Harlot, dite « maison d’éducation de jeunes délinquants et d’enfants en danger moral » en 1946 et pour « garçons arriérés » en 1947.
École publique, école libre … chacun d’entre nous a fréquenté l’une ou l’autre de ces institutions.
A tous les élèves de cette nouvelle année scolaire qui commence : Bonne rentrée !
* Les coûts de fonctionnement de l’enseignement primaire sont financés principalement par les communes et les ménages, mais également par l’État et les départements et pour un très faible montant par des dons et legs. Ces financements ont largement évolué sur la période 1855-1875 et leur répartition est très différente selon les départements. Il faut en effet bien noter que le financement de l’enseignement primaire dépendait en premier lieu des communes, si celles-ci étaient suffisamment riches elles pouvaient très fortement réduire la participation des parents, inversement si leurs ressources ordinaires étaient insuffisantes elles pouvaient voter trois centimes additionnels aux taxes locales. Si les ressources communales étaient encore insuffisantes les départements pouvaient également voter deux centimes additionnels et en dernier lieu il était fait appel à l’État pour concourir au traitement des enseignants. Ainsi plus la zone géographique est riche, plus la part des communes est importante et inversement plus la zone est pauvre, plus la part de l’État est importante.
** François Bommer meurt le 18 mars 1851, remplacé par Alphonse Sainmont, qui deviendra ultérieurement instituteur de l’école devenue publique.
*** Le 29 mars 1877, l’institutrice est déplacée et nommée à Mur de Sologne.
Sources : Archives municipales de la Ferté Imbault, classeurs 15,16,16 bis.
En 1936 le Front Populaire instaure les congés payés. C’est le début des premières vacances pour toute une part de la population française. Dès lors, on prend la voiture familiale (ou les vélos) et on pique-nique sur les bords de la Marne (ou de la Sauldre!), on découvre la mer pour la première fois, on fait du camping sauvage à la campagne… Le tourisme familial se développe partout et il faut profiter un maximum des jours repos instaurés par la loi du 20 juin 1936. Pensez donc : 2 semaines de liberté !
… Et vacances mondaines
Cette nouvelle forme de villégiature est bien différente de celle qui prend tout son essor au XIXème siècle. À cette époque, la « maison de campagne » qu’on part visiter de temps en temps est un lieu qui permet à la fois d’asseoir son statut social ; d’exercer une administration terrienne et agricole (on va aller vérifier si le gestionnaire et les fermiers ont bien travaillé) ; et enfin un lieu de plaisir où l’on reçoit ses amis, sa famille… Quand on quitte la ville, on annonce par voie de presse où et quand M. & Mme passeront leur été …et si c’est au château, c’est encore mieux !
Deux visions différentes d’un temps libre, bien retranscrites par ces cartes postales éditées à la Ferté Imbault et ces annonces mondaines….
À l’heure des grandes vacances d’été et des migrations de voyageurs à travers la France … Faisons un petit retour en arrière de 120 ans exactement, pour évoquer – déjà ! – les problèmes du chemin de fer…
Ici, ceux de la toute nouvelle ligne du Blanc à Argent/Sauldre, (B.A pour nos contemporains) alors inaugurée depuis peu (D’ailleurs nous parlons de la ligne du BA et de la gare ici).
Cet article de la Dépêche du Berry , écrit en décembre 1902, n’est pas très élogieux :
« … le tout est d’apprendre l’horaire par cœur … De plus l’horaire en question est établi de telle façon qu’aux bifurcations on rate toutes les correspondances qu’on veut et l’on attend des heures entières … »
« … trains aussi rares que les beaux jours … »
« … l’infortuné voyageur n’a guère que la ressource d’attendre en des gares lointaines des trains problématiques qui ne correspondent pas … »
Ainsi vont les petits trains de Sologne et leurs lignes, que notre journaliste n’hésite pas à comparer à d’autres bien plus lointaines :
« … moins bien partagées que les lignes algériennes … moins bien que les chemins de fer de la Corse, moins bien même que la ligne du Sénégal ou que celle de l’île de La Réunion … »
Il faut croire que les débuts du B.A ne se sont donc pas faits sous les meilleures auspices puisque le 3 janvier 1902, le train déraillait déjà entre Salbris et la Ferté-Imbault, la machine couchée sur le ballast. Pas de blessés, mais sûrement quelques frayeurs pour les voyageurs !
On ne fera pas ici de mauvais procès au B.A qui, s’il ne vous emmène plus au Blanc au départ de la Ferté, vous permettra néanmoins de faire un joli parcours en Sologne…
Sources : La Croix http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb/3436311418
La Dépêche du Berry : https://www.retronews.fr/journal/la-depeche-du-berry/11-decembre-1902/693/2189749/2
Les élections politiques sont souvent le théâtre de discussions franches et de débats houleux. Alors quand on ajoute un curé râleur et une ancestrale querelle de clochers dans l’équation, forcément ça fait du grabuge.
Les élections de 1848
Suite au mouvement populaire de février 1848, la IIème République est proclamée et un gouvernement provisoire est mis en place.
Des élections législatives, au suffrage universel masculin, suivent les 23 et 24 avril de la même année.
À cette époque, La Ferté-Imbault n’était plus qu’une section de la commune de Selles-Saint-Denis et les oppositions, tant personnelles que politiques, faisaient rage entre les deux villages.
Bulletin dans l’urne et curé hors de chez lui
Ainsi, l’abbé Bommer, desservant de la paroisse fertoise, raconte que le samedi 22 avril 1848, le maire du bourg de Selles-Saint-Denis à la tête d’une compagnie de 30 ou 40 hommes, marche sur la Ferté et se rend au presbytère pour y déloger manu militari notre bon curé, qui trouve alors refuge chez des amis dans leur propriété du Chesne.
Le lendemain, remis de son expulsion, il se rend à Romorantin, au sous-commissariat, afin de se faire rendre justice. Il fait le compte-rendu de son entretien dans un courrier écrit à l’évêché de Blois :
« Hier, jour de Pâques, je suis allé trouver le sous-commissaire à Romorantin avec 15 de mes paroissiens pour lui demander : si réellement il avait donné des ordres semblables à M. le maire, et pour quels motifs = il nous a répondu qu’il n’avait point donné d’ordre = il ne connaissait point le véritable motif de cette conduite = et que, lui, sous-commissaire, allait venir dans la localité pour faire une enquête sur les faits dont m’accuse le maire = il nous en donne connaissance et dresse procès-verbal de nos réponses et des faits passés en présence du garde champêtre de la commune qui signe avec nous = je pense que M. le sous-commissaire en informera Votre Grandeur.»
Il y précise également les griefs invoqués par le Maire pour justifier son éviction mouvementée :
« On m’accuse d’avoir trempé dans les élections, c’est-à-dire d’avoir distribué quelques bulletins = c’est vrai = d’avoir raturé sur ces mêmes bulletins des noms = c’est faux = les quelques bulletins distribués par moi m’ont été donnés raturés = d’avoir écrit partout le nom de Pétigny, Chalais, [ Perigou ], Normant, Durand, Leroy, Salvat = c’est vrai pour 3 bulletins = j’ai dit à M. le sous commissaire que je ne me rappelais pas bien le nombre ; mais que j’étais sûr de n’en avoir pas écrit plus de dix = d’en avoir échangé = ce qui est vrai pour un en présence de plus de 10 personnes = d’avoir dit : que M. le commissaire était un homme de sang = ce qui est faux = voilà tout ce dont m’a accusé M. le sous commissaire = je ne crois pas que ce soient les véritables motifs de cette violente expulsion = je crois plutôt que c’est une vengeance purement personnelle… »
À la lecture de ce courrier, on pourrait se demander si l’abbé Bommer ne fait pas preuve d’un peu de mauvaise foi ? Un comble pour un curé…
Bien que n’étant pas seul dans cette « affaire » qui remua la vie locale, ces petits errements politiques ont bien failli coûter son poste de desservant à notre abbé !
Après bien des vicissitudes, il a pu maintenir son sacerdoce à La Ferté.
Et ce pendant de très longues années …
Quelques précisions
Suffrage universel pour les hommes d’au moins 21 ans, vote au chef-lieu de canton, c’est à dire Salbris. La loi électorale du 15 mars 1849 exclut que le bulletin de vote soit rempli dans le bureau de vote : c’est à partir de ce moment que les candidats commencent à faire imprimer leurs bulletins.
Le titre de cet article rappellera peut-être à certains ou aux cinéphiles avertis le très burlesque film de Jacques Tati, tourné à Ste Sévère-sur-Indre dans le Berry voisin…
Jours de fête au village bien sûr !
Selon les saisons et les circonstances, que ce soient foires, assemblées ou autres louées, ces fêtes campagnardes ont toujours été un facteur de cohésion sociale. Qu’on vienne se détendre un peu en participant à des jeux bon enfant, vendre ses poulets ou ses cochons ou encore s’engager pour des travaux agricoles ou forestiers *, ces jours marquent le pas dans un quotidien parfois bien morne et surtout très occupé !
Des foires historiques
Les premières foires mentionnées dans la chronique de La Ferté-Imbault remontaient au XIIe siècle à l’époque où la seigneurie était encore toute jeune. La tenue des grands marchés était alors un privilège commercial important qui montrait l’importance d’un bourg dans une région.
On sait qu’en 1448, il y avait une foire de l’Ascension (autour de mai) au village.
Avant la Révolution, LFI comptait 3 foires : le second jeudi de Carême (en mars-avril) avec la « Foire des Besaces », le 22 juillet et enfin le 6 décembre, fête de St Nicolas (liée possiblement à l’église St Nicolas autrefois érigée près de la ruelle qui porte aujourd’hui encore son nom).
En 1807, il est déjà fait également mention d’une fête patronale dont la tenue sera autorisée, à perpétuité ! par un arrêté préfectoral en septembre 1853, le dimanche, 11 août, ou dimanche suivant cette date, jour de célébration de St Taurin, saint patron de la commune.
C’est là aussi l’occasion pour notre curé de faire rentrer au bercail les brebis égarées, et dans une fin 19ème marquée par des incertitudes politico/religieuses de montrer un peu son autorité et de souligner la particularité du village en honorant un saint qui n’est pas celui du voisin (St Genoulph à Selles-Saint-Denis), dont on voudrait se séparer …
Les fêtes se font plus rares aujourd’hui, le modernisme, une offre culturelle accrue et la pandémie actuelle sont passés par là. En attendant celle, renouvelée, du mois de mai et déplacée cette année en septembre, bonnes fêtes d’été à tous !
Passionné de pêche et de concours de lancer un peu partout en Europe, il fut celui qui introduisit la pêche à la mouche « à l’américaine » en France. Il s’associa bientôt avec la firme britannique Hardy, spécialisée depuis 1872 dans le matériel de pêche.
En 1903, il mit au point un nouveau moulinet pour la pêche à la mouche qui porte son nom : Bouglé Fly Reel. Ce dernier fera les beaux jours de l’entreprise pendant 40 ans environ.
Aujourd’hui encore, l’appellation Hardy-Bouglé est très réputée. Son matériel est toujours très recherché, si l’on en juge par les tarifs pratiqués sur des sites marchands bien connus des internautes (Ebay pour ne citer que celui-ci…)
Au même titre que les châteaux, églises, vieux papiers et ouvrages d’art divers, le cimetière est un « objet de patrimoine » qui concentre la mémoire des Hommes et des communes.
À l’occasion de l’édition 2021 du Printemps des Cimetières (manifestation nationale), l’Association Les Lanturelus vous propose donc de redécouvrir ce lieu fertois particulier. Au programme : une exposition de photos, un historique du village et pas mal d’explications sur les sépultures, de leurs occupants aux liens avec les petites et grandes histoires du village.
Informations :
Gratuit – Samedi 22 et dimanche 23 mai – 14h30-18h