arie-Thérèse Geoffrin naît le 20 avril 1715 à Paris. Issue d’un milieu bourgeois, elle est la fille de François Geoffrin, administrateur de la Manufacture royale de Saint-Gobain, et de Marie-Thérèse Rodet, femme célèbre à l’époque pour ses salons philosophiques au cours desquels elle reçoit entre autres d’Alembert et Voltaire.
Le 16 février 1733, elle épouse l’arrière-arrière petit-fils du maréchal Jacques d’Estampes, Philippe-Charles, marquis de La Ferté-Imbault. Le mariage lui permet d’obtenir un titre et un nom qu’elle utilisera par la suite pour se différencier de sa mère avec qui elle a des rapports conflictuels. Son mari, désargenté, obtient de son côté une dot qui lui permet de faire tourner ses affaires. Ainsi elle séjourne peu au château où elle apprécie néanmoins « la fraîcheur des grands marronniers qui étendent leurs ombrages à l’extrémité des communs »*. Après le décès de son mari – seulement quatre ans après leur union – la marquise de La Ferté-Imbault délaisse ses terres solognotes qu’elle cède à sa belle-soeur, Sophie d’Estampes.
À la cour de Louis XV, Mme de La Ferté-Imbault obtient la charge prestigieuse de Préceptrice des Enfants de France. Parallèlement à cette mission, elle crée en 1771 un salon dirigé par le « Sublime Ordre des Lanturelus » , farouches adversaires des philosophes encyclopédistes, en partie pour railler les salons de sa mère. Femme intelligente et cultivée -elle a eu comme professeurs Montesquieu et Fontenelle – et jouant beaucoup sur le rire, elle entretient des correspondances avec de nombreux intellectuels l’époque.
Les Lanturelus, dont elle est la « Reine », sont dissous en 1790 et la marquise décède le 15 mai 1791.
Illustration : NATTIER Jean-Marc, Portrait de Mme de La Ferté-Imbault, 1740, Fuji Art Museum, Tokyo
Certaines informations sont issues de l’exposition « Regards sur La Ferté » : voir les sources.